Nos grand-mères, ces hipster. Hé ouais, tous les trends culinaires actuels inventés par des chefs surintelligents ou par des bobos snobs, c’est de la gnognote. Prenons la vegan attitude. Ben nos grands mères étaient au bas mot végétariennes! Pour la simple et bonne raison que manger de la viande, ça coûtait cher, beaucoup plus que les légumes ou les céréales (bon après je connais pas vos grand-mères, si vous êtes issus d’une famille royale ya des chances pour qu’elles aient pas été végé).
Autre trend (on s’entend, c’est pas péjoratif, c’est de l’observation objective et scientifique), la cuisine sauvage. Le principe: cuisiner du bon manger avec des plantes non-cultivées trouvées dans la nature. Pour ceux qui me connaissent ou qui ont appris à me connaître, c’est évident que j’aime bien. Ça me parle. C’est beaucoup trop mainstream de manger des végétaux cultivés. So 2015.
Au delà du trend, ma Nonna (encore elle!) m’a appris une forme de cuisine sauvage. Quand elle habitait au Piémont, dans la montage, avec ses moults frères et sœurs, c’est clair qu’il avaient pas leur petits pots de plantes aromatiques achetées au supermarché. Donc on faisait à manger avec ce qu’on trouve. Et ce qu’on trouve, hé ben, c’est bon! Et avec ma Nonna, on trouvait plein de choses pendant nos promenades du samedi après-midi, où elle m’apprenait à reconnaître les fleurs, à faire de la trompette en soufflant dans les primevères et en les mangeant après coup (comportement que J. a joliment qualifié de « bovin » quand je lui ai montré).
On a perdu l’habitude de connaître et reconnaître les plantes, tout simplement parce que ça ne nous sert plus à rien pour nous nourrir. Mais imaginons une seconde (une seconde!) que demain, une épidémie de zombies frappe le monde, que les agriculteurs essaient de nous manger au lieu de nous produire à manger, que les veaux, vaches, cochons deviennent carnivores et tentent de renverser la chaîne alimentaire….hé ben on mangera quoi ce jour là? Mh? Des plantes sauvages de la forêt sauvage! Bon ok, il faut aussi du lait et de la farine et des œufs dans la recette. Donc on espère que les animaux ne seront pas zombies. Et qu’il y aura encore un petit paysan gentil pour faire de la farine. Merci petit Jésus.
Doooonc la cueillette des plantes sauvages: ben si on y connaît rien, c’est tendax. Autant y aller avec quelqu’un qui sait de quoi on parle, ou qui connaît vaguement les plantes. Par exemple l’ail des ours, attention à ne pas le confondre avec le muguet. Parce que sinon, notre omelette, elle à le goût de la mooooooort…. Mais ça vaut le coup, parce qu’une fois qu’on est briefé, c’est vraiment sympa. Ça nous fait sortir, marcher dans la verdure, se vider la tête, respirer le bon air frais (on dirait ma mère quand on restait plantés devant la Play Station, mais franchement c’est vrai!). Et c’est (en tout cas pour moi) franchement satisfaisant de manger ce qu’on a ramassé, cueilli, de nos blanches mains…
Je vous ai fait un petit dessin que quoi est quoi. Là, c’est ce que j’ai utilisé dans cette recette d’omelettes. J’y ai encore ajouté de la carotte. J’ai mis des fines herbes, elles font très bien l’affaire aussi (on peut tout mettre, feuilles et tiges). Et c’est l’occasion idéale pour utiliser des trucs inutiles, genre des fanes de radis ou de carottes, au lieu de les jeter.
Mais comme c’est une recette de grand-mère, ce ne serait pas marrant si on ne pouvait pas interchanger les choses et y ajouter, par exemple:
– De la bourrache (feuilles et fleurs)
– De l’oseille (feuilles)
– Des capucines (feuilles et fleurs)
– Des pousses de ronces (pousses: premières feuilles)
– Des pousses de fraisiers
– Des fleurs de courgettes
– De la courgette
– Etc.
Nos grand-mères, ces hipster.
Pour 2 personnes en plat, 4 en accompagnements (8 petites omelettes)
Temps de préparation: 10 minutes / Temps de cuisson: 5-10 minutes
Ingrédients
250g d’herbes/légumes lavées et égouttées
4 cuillères à soupe de farine
3 cuillères à soupe de lait
3 oeufs
1/2 cuillère à café de sel
Poivre selon goût
Une pincée de muscade
Huile neutre pour la cuisson
Préparation
- Laver soigneusement les herbes et fleurs. Les essorer ou les égoutter au maximum. Si vous mettez des carottes ou des courgettes, râpez-les. Couper grossièrement les herbes. Mettre le tout à étuver dans une poêle avec le couvercle pour 5 minutes. Poursuivre la cuisson sans couvercle pour 5 autres minutes.
- Pendant ce temps, préparer la pâte: mélanger les oeufs et le lait, tamiser la farine et mélanger soucement pour éviter les grumeaux et obtenir une masse homogène. Quand les herbes sont cuites, les essorer encore une fois et les ajouter au mélange en amalgamant bien.
- Dans la poêle (on peut utiliser la même), faire chauffer un beau filet d’huile. Bien le répartir dans la poêle. Déposer de petits tas de pâte dans la poêle, les omelettes doivent faire environ 10cm de diamètre. Laisser cuire quelques minutes (entre 3 et 5) de chaque côté de façon à ce que les omelettes soient bien dorées.
- Servir tièdes ou froides, accompagnées d’une salade.
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